Les grandes banques continuent de financer massivement les énergies fossiles, ce qui type peut constituer un danger de toute première importance pour la stabilité financière et monétaire.
En effet l’exposition brute aux actifs fossiles d’un certain nombre de banques excède le niveau de leurs fonds propres. En d’autres termes, les actifs fossiles pourraient devenir les « subprimes » de demain.
…. déclare la Fédération Bancaire française. "Nous aussi" a-t-on envie de lui répondre après les chiffres tombés cette semaine.
Hausse des taux qui rend les emprunts plus coûteux et plus difficiles à obtenir, nouvelles normes environnementales pour la construction, interdiction de location des "passoires thermiques", inflation du coût des travaux de rénovation (coût moyen de mise aux normes locatives : 19 000€, 56% des Français déclarant qu’ils n’ont pas les moyens de les payer)… ça n’est pas un coup dur pour le secteur, c’est LA perfect storm.
Jugez plutôt, sur un an on constate : les volumes de nouveaux prêts immobiliers ont diminué de moitié (avec la hausse des taux les Français ont perdu 27% de capacité d’emprunt en deux ans), selon l’étude Se Loger parue aujourd’hui, en 2023 on dénombre -25% de logements mis à la location… Et ne comptez ni sur le neuf : -28% de permis de construire (Ministère Transition écologique), ni sur le charme d’une ferme à retaper (ou d’un immeuble Haussmanien) : -20% de transaction sur le logement ancien, "la plus forte baisse sur an jamais observée depuis plus de 50 ans" (FNAIM).
Certes, les prix tiennent pour l’instant (-1% en moyenne depuis janvier dans les grandes villes), mais sachant que l’immobilier représente 2/3 de l’épargne des Français, on a tendance à penser qu’effectivement mieux vaut rester "particulièrement attentifs".
Lire aussi le point sur les SCPIs, pas Glop.
C'est entendu, les années à venir seront électriques... ou pas.
Voitures électriques, pompe à chaleur... électriques aussi... et la liste est longue, malgré les risques que ce choix nous fait courir…
Allons nous vers un « Grand Ralentissement », un soft landing sans véritable redécollage, un grand ralentissement qui, sauf nouvel évènement extraordinaire, pourra durer, durer et durer encore.
Voici comment les plates-formes meurent : premièrement, elles servent leurs utilisateurs ; puis elles abusent de leurs utilisateurs pour améliorer les choses pour leurs clients professionnels ; enfin, elles abusent de ces clients professionnels pour récupérer toute la valeur pour elles-mêmes. Ensuite, elles meurent.
Les taux directeurs des banques centrales sont les taux d’intérêt qu’elles exigent pour prêter de l’argent à très court terme aux banques commerciales ayant besoin de liquidités.
Les taux directeurs sont fondamentaux pour l’économie : ils fixent en fait la valeur des taux d’intérêt pour tous les emprunts d’argent à court terme (de quelques jours à quelques trimestres), et ils ont une nette influence sur les taux à long terme, servant aux investissements, par exemple pour les prêts immobiliers. Quand l’économie va mal, la banque centrale baisse ses taux, ce qui facilite les investissements et aide à relancer la croissance. Mais une économie où il y a trop d’investissements risque alors d’être confrontée à l’émergence de bulles et de poussées inflationnistes : la banque centrale augmentera alors ses taux pour diminuer l’inflation.
Une des fonctions essentielles des banques est de prêter de l’argent, souvent à taux fixes, en particulier via des prêts immobiliers ou des produits plus liquides tels que les obligations d’Etat (vidéo explicative : que sont les obligations ?). Elles sont en principe capables de créer la monnaie en prêtant davantage que leurs dépôts mais inversement, si les clients retirent leur argent, elles ont rapidement besoin de pouvoir faire face et céder en nombre les plus liquides des actifs créés (les obligations) peut devenir nécessaire.
Et lorsque les taux montent, la valeur de ces actifs baissent, induisant rapidement des pertes que la banque doit constater si elle est contrainte de vendre ces mêmes actifs.
L'Union européenne se bat tous les jours pour tenter de trouver une politique énergétique cohérente, sans succès pour l'instant. Les sanctions que l'Europe adopte face à la Russie, dans le sillage des États-Unis, touchent durement la Russie mais la touchent tout autant. La flambée du gaz a provoqué une flambée du prix de l'électricité et cette flambée de l'électricité a freiné brutalement la croissance européenne.
L'Europe a montré ses faiblesses. Le contraste est frappant avec les États-Unis qui sortent renforcés de cette crise. Le fossé entre l'Europe et les États-Unis se creuse :
- des États-Unis indépendants en matière d'énergie et même exportateurs, et une Europe totalement dépendante,
- des États-Unis de plus en plus protectionnistes à l'image de la Chine et une Europe qui reste toujours ouverte.
The Economist publie une enquête qui anticipe 147 000 morts supplémentaires en Europe en cas d’hiver modéré (= températures comparables à la moyenne des hivers 2000-2019). Si l’hiver est très rude, le bilan passerait à 185 000.
Si j’ai acheté l’obligation grecque à sa valeur nominale (soit 1 000 €), et que cette obligation paie un coupon annuel de 6,25% et que je la détiens jusqu’à son remboursement en 2020, alors mon rendement effectif avant impôts sera égal au coupon, c’est-à-dire 6,25%. On parle aussi de rendement brut.
Les obligations sont des titres échangeables. Cela signifie que les détenteurs des obligations peuvent vendre leurs titres librement (à condition de trouver des acheteurs bien sûr) à d’autres investisseurs qui souhaitent en acquérir. Les prix auxquels ces transactions se font sont librement fixés sur le marché, et reflètent l’appétit plus ou moins forte pour les titres.
Et lorsque le prix d’une obligation change cela affecte son rendement. En effet, imaginons que j’ai pu acheter le même titre décrit ci-dessus non pas à sa valeur nominale de 1 000 € mais à 900 €. Alors je vais non seulement recevoir 6,25% sur 1 000 €, c’est-à-dire 62,50 € par an, mais aussi toucher 1 000 € à la maturité. On voit bien que cela représente un rendement supérieur à 6,25% puisque 62,50 (le coupon) / 900 (mon investissement) est égal à 6,94% et en plus je “gagne” 100 € à la date de remboursement.
Or en 2010 et 2011, la Grèce est rentré dans une crise financière profonde, causée notamment par des révélations que ses niveaux d’endettement et de déficit avaient été gravement sous-rapportés les années précédentes, provoquant une crise de confiance, se traduisant par de sérieux doutes quant à la capacité de la Grèce de pouvoir rembourser sa dette. La combinaison de ces facteurs ont poussé de nombreux détenteurs d’obligations grecques à la vente, face à un nombre de plus en plus petit d’acheteurs, provoquant une chute brutale des cours de ses obligations.
Le marché obligataire est celui sur lequel les agents économiques privés (entreprises et institutions financières) ainsi que les États se financent. La loi de l’offre et de la demande détermine les prix, que l’on nomme “rendement” ou “taux d’intérêt” sur ces marchés. Le principe est simple, lorsqu'un État ou une société souhaite emprunter, il peut émettre une obligation, c'est-à-dire un titre de créance donnant à celui qui le détient un taux d'intérêt et une date de remboursement de sa valeur nominale (son investissement).
Les créanciers potentiels peuvent ainsi décider d'acheter lesdites obligations, sur la base du rendement espéré, lui-même fonction du risque de défaut, des perspectives de croissance, mais aussi de l’inflation anticipée.
Si le mot de 2022 était inflation, celui de 2023 sera ralentissement ou récession.
Le pic de l'inflation est derrière nous. C'est une certitude. La croissance ralentit. C'est une certitude aussi. Pour l'instant, nous sommes toujours sur un scénario de soft landing, un passage par une croissance plus ou moins nulle, avant un rebond. Une dégradation significative de la situation sanitaire en Chine relancerait les spéculations de hard landing.
Les obligations en la matières sont encore trop souvent prises à la légère.
Le 10 novembre 2022, la CNIL a prononcé à l’encontre de la société DISCORD INC. une amende de 800 000 euros pour avoir manqué à plusieurs obligations du RGPD :
- Un manquement à l’obligation de définir et de respecter une durée de conservation des données adaptée à l’objectif visé (article 5.1.e du RGPD)
- Un manquement à l’obligation d’information (article 13 du RGPD)
- Un manquement à l’obligation de garantir la protection des données par défaut (article 25.2 du RGPD)
- Un manquement à l’obligation d’assurer la sécurité des données personnelles (article 32 du RGPD)
- Un manquement à l’obligation d’effectuer une analyse d’impact relative à la protection des données (article 35 du RGPD)
Le montant a été décidé au regard des manquements retenus, du nombre de personnes concernées, mais aussi en tenant compte des efforts réalisés par la société pour se mettre en conformité tout au long de la procédure et du fait que son modèle d’affaires n’est pas fondé sur l’exploitation des données personnelles.