Si j’ai acheté l’obligation grecque à sa valeur nominale (soit 1 000 €), et que cette obligation paie un coupon annuel de 6,25% et que je la détiens jusqu’à son remboursement en 2020, alors mon rendement effectif avant impôts sera égal au coupon, c’est-à-dire 6,25%. On parle aussi de rendement brut.
Les obligations sont des titres échangeables. Cela signifie que les détenteurs des obligations peuvent vendre leurs titres librement (à condition de trouver des acheteurs bien sûr) à d’autres investisseurs qui souhaitent en acquérir. Les prix auxquels ces transactions se font sont librement fixés sur le marché, et reflètent l’appétit plus ou moins forte pour les titres.
Et lorsque le prix d’une obligation change cela affecte son rendement. En effet, imaginons que j’ai pu acheter le même titre décrit ci-dessus non pas à sa valeur nominale de 1 000 € mais à 900 €. Alors je vais non seulement recevoir 6,25% sur 1 000 €, c’est-à-dire 62,50 € par an, mais aussi toucher 1 000 € à la maturité. On voit bien que cela représente un rendement supérieur à 6,25% puisque 62,50 (le coupon) / 900 (mon investissement) est égal à 6,94% et en plus je “gagne” 100 € à la date de remboursement.
Or en 2010 et 2011, la Grèce est rentré dans une crise financière profonde, causée notamment par des révélations que ses niveaux d’endettement et de déficit avaient été gravement sous-rapportés les années précédentes, provoquant une crise de confiance, se traduisant par de sérieux doutes quant à la capacité de la Grèce de pouvoir rembourser sa dette. La combinaison de ces facteurs ont poussé de nombreux détenteurs d’obligations grecques à la vente, face à un nombre de plus en plus petit d’acheteurs, provoquant une chute brutale des cours de ses obligations.