Très intéressant édito de France Info sur le raté des retraites. Son point : Matignon serait furieux contre le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) qui, en définissant plusieurs scénarios prévisionnels, a empêché tout consensus sur la nécessité (ou non) d’une réforme. Et ça pose un problème.
Celui-ci avait déjà été posé en 1942 par Paul Valéry : "Ce qui est simple est toujours faux. Ce qui ne l’est pas est inutilisable". En clair, en présentant dans ses rapports des scénarios aux résultats parfois diamétralement opposés, le COR a rappelé la complexité des enjeux avec des hypothèses (croissance, démographie, productivité ...) par définition soumises à de "fortes incertitudes". Mais ce faisant, il a surtout, sans le vouloir, rendu impossible un débat public serein puisque comme le résume la PM, chacun a retenu "le scénario qu’il souhaite".
Or, sur quoi se basent justement nos systèmes démocratiques ? La capacité à s’entendre sur les faits qui permet de trancher sur les solutions politiques les plus justes/adaptées. Si ce consensus préalable n’est pas possible (et il ne le sera probablement pas plus sur d’autres questions majeures et tout aussi complexes comme la refonte de la fiscalité ou la politique migratoire), la démocratie est paralysée. Un vrai problème.