" La disparition progressive des temps (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donne lieu à une pensée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.
La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression.
Supprimer le mot «mademoiselle» est non seulement renoncer à l’esthétique d’un mot, mais également promouvoir l’idée qu’entre une petite fille et une femme il n’y a rien.
Moins de mots et moins de verbes conjugués c’est moins de capacités à exprimer les émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée.
Des études ont montré qu’une partie de la violence dans la sphère publique et privée provient directement de l’incapacité à mettre des mots sur les émotions.
Plus le langage est pauvre, moins la pensée existe.
Il n’y a pas de pensée critique sans pensée. Et il n’y a pas de pensée sans mots.
Comment construire une pensée hypothético-déductive sans maîtrise du conditionnel? Comment envisager l’avenir sans conjugaison au futur? Comment appréhender une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou à venir, ainsi que leur durée relative, sans une langue qui fait la différence entre ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait advenir, et ce qui sera après que ce qui pourrait advenir soit advenu?
Si un cri de ralliement devait se faire entendre aujourd’hui, ce serait celui, adressé aux parents et aux enseignants: faites parler, lire et écrire vos enfants, vos élèves, vos étudiants.
Enseignez et pratiquez la langue dans ses formes les plus variées, même si elle semble compliquée, surtout si elle est compliquée.
Parce que dans cet effort se trouve la liberté.
Ceux qui expliquent à longueur de temps qu’il faut simplifier l’orthographe, purger la langue de ses «défauts», abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité sont les fossoyeurs de l’esprit humain."
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La dépendance au sentier, parfois appelé sentier de dépendance ou dépendance au chemin emprunté (path dependence ou path dependency en anglais), est un concept issu de la science économique qui s'est ensuite diffusé à la science politique et à la géographie économique. C'est un concept répandu en sciences économiques et sciences sociales pour étudier la diffusion de l'innovation et les questions de développement.
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Pas banal de devoir fournir un certificat de vie.
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Signe des temps ?
]]>Entre le temps long de l’histoire et les guerres d’aujourd’hui, le jeu et l’affrontement des grandes puissances brouillés par les ambitions de nouveaux acteurs, comment comprendre le chaos et la complexité du monde contemporain au-delà du vacarme continu de l’information et de la désinformation ?
Cycle de trois webconférences, suivi de plusieurs débats, pour échanger autour de la « chose » numérique : comprendre le numérique, pour pouvoir le critiquer et le transformer.
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selon une étude parue récemment dans Environmental Research Letters, il n’est pas possible d’écarter la possibilité d’atteindre les 50 °C à Paris – y compris à l’heure actuelle – et que les estimations statistiques des valeurs maximales sont probablement sous-estimées de plusieurs degrés en Europe de l’Ouest.
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Il existe deux formes de monnaie :
Pour un moratoire d'urgence sur les data centers Energivores, peu pourvoyeuses d'emplois, les fermes de données bénéficient pourtant de nombreux privilèges. Il est urgent de réguler ce secteur avec une vraie planification territoriale et une optimisation de leur impact spatial et énergétique, estime Sébastien Barles, délégué à la transition écologique à Marseille. La question du numérique est rarement prise sous le prisme des infrastructures du numérique et de leurs impacts, bien réels sur les territoires. Or, il est prévu qu'en 2030, les data centers consommeront 13 % de l'électricité mondiale ! Limiter les impacts spatiaux, énergétiques et environnementaux des grandes fermes de données est impératif. Il est urgent de réguler ce secteur, de réfléchir à une meilleure intégration urbaine, à une planification des infrastructures numériques et à de nouvelles solidarités énergétiques locales en même temps qu'à un régime fiscal des data centers permettant de compenser pour les Etats et les collectivités accueillantes les impacts négatifs subis. A l'heure de la nécessaire sobriété, les impératifs d'efficacité et de sobriété énergétique, de circularité et de maîtrise des usages s'imposent. Il est, en effet, nécessaire face à la crise écologique que nous traversons de mesurer l'impact environnemental des choix technologiques à l'aune de leur utilité sociale. C'est toute la société du numérique et le monde qu'elle induit qui doivent être réinterrogés. Cette industrie, énergivore et prédatrice d'espace foncier précieux, génère de surcroît dix fois moins d'emplois que l'industrie manufacturière ! Les data centers de la Courneuve qui couvrent 40 000 m² ont créé seulement 120 emplois. Marseille, septième hub numérique mondial (seize câbles sous-marins y atterrissent et quatre sont en projet avec des problèmes sur la biodiversité marine et sur la privatisation d'espaces littoraux) est aujourd'hui colonisé par les centres de données. Dans la cité phocéenne, les 30 000 m² de centres de données consomment en électricité l'équivalent d'une ville de 150 000 habitants. Les demandes cumulées des divers opérateurs pour des projets en gestation donnent le vertige : c'est l'équivalent de la consommation de 600 000 habitants. Cela génère des problèmes de sécurité de notre réseau électrique avec des risques de délestage accrus et une incapacité du réseau électrique à pouvoir accueillir demain des activités plus pourvoyeuses d'emplois et s'inscrivant dans la transition écologique du territoire (à l'instar de l'électrification des navires à quai ou de plateformes de logistique décarbonée). Marseille est de surcroît déstabilisé sur le plan énergétique par le dédoublement spéculatif des besoins des infrastructures du numérique. C'est ainsi que cet hiver, des quartiers de Marseille risquent d'être victimes de possibles délestages sans que ne soient pénalisés les centres de données énergivores. Mettre en place des écoconditionnalités Des villes comme Amsterdam ont pris des moratoires sur les data centers. Stockholm a imposé à ces derniers des exigences drastiques, et des territoires comme l'Irlande ou Singapour, ayant joué sur l'attractivité fiscale des centres de donnés, se ravisent et réfléchissent pour des questions énergétiques à la mise en place d'un moratoire face à un modèle de développement insoutenable. Aussi, en Allemagne, des écoconditionnalités ont été mises en place par le nouveau gouvernement. En 2024 : 50 % des besoins énergétiques des centres de données devront être d'origine renouvelable (100 % en 2027). En 2025, 30 % de la chaleur fatale devra être réutilisée (40 % en 2027). Les parlementaires et les élus locaux doivent agir pour : une vraie planification territoriale ; une optimisation de l'impact spatial et énergétique de ces fermes de données ; et une revalorisation et un meilleur cycle de vie des matériaux du numérique. En France et en Europe, il faut mettre fin aux privilèges également octroyés à cette industrie, comme l'abattement sur le prix d'achat de l'électricité. La solution fiscale à mettre en place à l'échelle européenne afin de faire payer au juste prix ces industries aux bénéfices colossaux est de taxer la surface de stockage de données qui ne sont pas des marchandises inertes mais des matières précieuses productrices de valeur marchande. L'Union européenne doit créer une taxe sur le volume de données stockées dans ces data centers avec une redistribution du fruit de cette taxe pour financer les projets liés à la transition écologique des territoires (reconversion industrielle, infrastructures de transports collectifs, fret ferroviaire...). La question de la régulation des centres de données et de la taxation du stockage des données est un levier pour les pouvoirs publics pour reprendre la main face à la fuite en avant du numérique.
]]>Manifeste V0 pour un alternumérisme radical.
L’alternumérisme radical vise à développer un numérique acceptable : soutenable socialement et écologiquement, émancipateur et non aliénant, choisi et non subi.
L’alternumérisme radical intègre dans sa vision la nécessité de l’arrêt de la numérisation effrenée du monde, et la dénumérisation de certain⋅e⋅s technologies, outils, équipements et processus. Un « autre numérique », c’est parfois pas de numérique du tout.
L’alternumérisme radical vise à concevoir et à mettre en place des processus démocratiques (consultations, débats, discussions, convention citoyenne, processus de vote) permettant de décider collectivement des futurs numériques acceptables, en lien avec les contraintes environnementales et huamines du monde. C’est seulement à l’échelle politique qu’un numérique acceptable, de même qu’une société plus sobre et résiliente, peut se décider et réellement voir le jour.
L’alternumérisme radical se défie de tout solutionnisme technologique. Ce n’est pas le numérique qui résoudra quoi que ce soit, ni la crise climatique, ni la démocratie, ni les relations entre les pays.
L’alternumérisme radical a conscience que le numérique amplifie les inégalités sociales multiples, mais pour autant, ne confond pas l’amplificateur et la cause. Le numérique n’a pas créé la violence, les inégalités sociales ou les rapports de pouvoir. En revanche, comme beaucoup d’autres industries, le numérique repose actuellement sur toute une filière qui est inacceptable socialement et écologiquement.
L’alternumérisme radical aspire à une critique profonde des technologies numériques sans pour autant verser dans un discours réactionnaire qui laisserait croire notamment que « tout était mieux avant ».
L’alternumérisme radical n’est pas technocentré, il se pense et se définit à l’entrecroisement de nombreuses autres luttes : anticapitalisme, féminisme, antiracisme (et toutes les luttes pour l’égalité et contre les discriminations), justice sociale, écologisme… De la même manière, l’alternumérisme n’adviendra pas sans une profonde transformation de systèmes politiques et économiques.
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L’eau de pluie est indispensable au bon fonctionnement des écluses qui permettent de franchir la chaîne de montagnes que traverse l’isthme.
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Aujourd'hui, il pèse 60 000 tonnes, gaspille constamment 10 gigawatts (plus que la Belgique ou le Chili) pour traiter moins de 7 transactions par seconde : moins qu'un modem de 33 bps de 1990.
Cela pourrait être une blague si elle n'avait pas un impact environnemental aussi gigantesque, si elle ne permettait pas l'industrie des rançongiciels d'un milliard de dollars et si elle n'écrasait pas des milliers de vies dans le processus.
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«Homo sapiens a évolué pour se reproduire de façon exponentielle, s'étendre géographiquement et consommer toutes les ressources disponibles, explique le professeur Rees. Dans la majeure partie de l'histoire de l'évolution humaine, de telles tendances expansionnistes ont entraîné des conséquences négatives. Cependant, la révolution scientifique et l'utilisation des combustibles fossiles ont réduit de nombreuses formes de rétroaction négative, nous permettant alors de réaliser tout notre potentiel de croissance exponentielle. »
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Voici comment les plates-formes meurent : premièrement, elles servent leurs utilisateurs ; puis elles abusent de leurs utilisateurs pour améliorer les choses pour leurs clients professionnels ; enfin, elles abusent de ces clients professionnels pour récupérer toute la valeur pour elles-mêmes. Ensuite, elles meurent.
]]>Bpifrance Création propose de participer gratuitement à des conférences en ligne sur différentes thématiques entrepreneuriales. Des experts partageront leurs conseils et répondront aux questions sur les aspects juridiques, le financement, la création et la reprise d'entreprise, la gestion et le développement commercial ainsi que la transmission d'entreprise.
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Très intéressant édito de France Info sur le raté des retraites. Son point : Matignon serait furieux contre le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) qui, en définissant plusieurs scénarios prévisionnels, a empêché tout consensus sur la nécessité (ou non) d’une réforme. Et ça pose un problème.
Celui-ci avait déjà été posé en 1942 par Paul Valéry : "Ce qui est simple est toujours faux. Ce qui ne l’est pas est inutilisable". En clair, en présentant dans ses rapports des scénarios aux résultats parfois diamétralement opposés, le COR a rappelé la complexité des enjeux avec des hypothèses (croissance, démographie, productivité ...) par définition soumises à de "fortes incertitudes". Mais ce faisant, il a surtout, sans le vouloir, rendu impossible un débat public serein puisque comme le résume la PM, chacun a retenu "le scénario qu’il souhaite".
Or, sur quoi se basent justement nos systèmes démocratiques ? La capacité à s’entendre sur les faits qui permet de trancher sur les solutions politiques les plus justes/adaptées. Si ce consensus préalable n’est pas possible (et il ne le sera probablement pas plus sur d’autres questions majeures et tout aussi complexes comme la refonte de la fiscalité ou la politique migratoire), la démocratie est paralysée. Un vrai problème.
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Une personne née en 1950 aura connu au cours de sa vie une élévation autour de 1,1 °C par rapport au niveau de la période 1850-1900.
En revanche, la personne née en 2020 commencera sa vie avec un réchauffement à +1,1 °C et sera plus susceptible de la terminer sur un scénario entre +2 °C et +3 °C, voire dans le scénario des émissions les plus hautes entre +3,5° et +4 °C.
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Selon l'anthropologue Marvin Harris - podcast de Nate Hagens, une société serait composée de 3 structures :
La superstructure (l'idéologie d'une société, ses valeurs, son histoire commune, etc.)
La structure (les institutions, la loi, les règles économiques, etc.)
L'infrastructure (la population, l'utilisation des ressources énergétiques, etc)
Pour creuser le sujet : https://slatestarcodex.com/2014/07/30/meditations-on-moloch/
]]>Les négos entre grande distrib' et industriels de l'agro-alimentaire se sont achevées hier. Mal.
La fédération du Commerce et de la Distribution prévient : la hausse à venir – dès mars – sera de 10%. Les comptes sont donc les suivants : sur les 12 derniers mois, le prix de nos caddies a augmenté de 14,5% en moyenne, dès demain il faut donc s’attendre à +10% supplémentaires. Cela fait du +26% en 15 mois. Un quart de plus à la caisse. Ça commence à faire mal.
Selon l’Insee, les prix de l’alimentation resteront "élevés" toute l'année 2023 et seront responsables de "la plus grosse contribution à l’inflation, devant l’énergie".
Le gouvernement annonce des mesures "d'ici le 15 mars" avec pour objectif la mise en place d'un dispositif permettant aux Français "d'acheter les produits dont ils ont besoin au quotidien à prix cassés".
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“Pour tout problème complexe, il existe une solution qui est claire, simple et fausse”
H.L Mencken
Moi également, j'en ai assez du règne du raccourci, du couple gentil / méchant, des solutions toutes faites inefficaces.
“La ressource la plus rare n’est ni le pétrole, ni le minerai, ni l’air pur, ni le capital, ni le travail, ni la technologie. C’est notre capacité à nous écouter, à apprendre les uns des autres et à rechercher la vérité plutôt qu’à avoir raison. »
Donella Meadows
]]>La France vit depuis longtemps au-delà de ses moyens : notre empreinte écologique est trop forte et nos déficits atteignent des sommets. À côté de cela, il faudrait davantage d'argent pour les services publics et davantage d'investissements pour préparer l'avenir.
Mais comment faire, alors que les Français ont déjà le sentiment de vivre moins bien qu'avant ? Pour nos gouvernants, l'affaire est entendue. La population doit accepter plus d'efforts de compétitivité, afin de stimuler la production et les exportations.
Quelles sont les conséquences de cette orientation politique ? Davantage de dépendance internationale, le creusement des inégalités et des objectifs écologiques non atteints. Pour quel résultat jusqu'ici ? Un déficit commercial record, le pouvoir d'achat en tête des préoccupations et un pays divisé comme jamais !
En réalité, le problème est pris dans le mauvais sens. Pour vivre à la hauteur de nos moyens, la priorité est d'agir sur la consommation. C'est ainsi qu'il deviendra possible d'améliorer la résilience du pays, de relocaliser des activités industrielles, de réduire les inégalités et de retrouver des marges de manœuvre budgétaires.
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150 bombes nucléaires US, stockées à Kleine Brogel en Belgique, Büchel en Allemagne, Aviano et Ghedi en Italie, Volkel aux Pays-Bas et Incirlik en Turquie, au cœur de l'Europe, au milieu de tensions géopolitiques croissantes...
Si besoin était de rassurer, le porte parole du Pentagone déclare à propos de ces ogives :
]]>« Sans rentrer dans les détails de notre arsenal nucléaire, la modernisation des armes nucléaires B61 américaines est en cours depuis des années et les plans visant à remplacer de manière sûre et responsable les anciennes armes par les versions améliorées B61-12 font partie d'un effort de modernisation planifié et programmé de longue date. Il n'est en aucun cas lié aux événements actuels en Ukraine et n'a pas été accéléré de quelque manière que ce soit. »
Un article éclairant, richement documenté.
Un dialogue de sourd ? ou pas ? C’est tout à fait vertigineux sur le fond et tout à fait remarquable sur la forme.
Turing aurait montré que pour élaborer un algo avancé, il faut commencer par en réaliser un du niveau d'un enfant. Est-ce le cas ?
]]>Selon l'IFOP, 68% des Français apparaissent favorables à la mise en place d’une réforme des retraites qui ramènerait l’âge légal de départ à 60 ans. Des écarts en fonction de la proximité partisane émergent : les sympathisants de la majorité présidentielle (44% de favorables) se révèlent beaucoup moins enthousiastes à un retour de l’âge légal de départ à 60 ans que les proches de la gauche et de la droite radicale (90% pour les partisans de LFI et 84% pour ceux du RN). Dans l’ensemble, les opinions publiques françaises ne semblent ainsi pas adhérer à la nouvelle réforme des retraites promise par Matignon, qui repousserait l’âge de la retraite à 65 ans.
Macron à ses ministres :
"Mettez-vous du côté des gens», pour «entendre» les Français à l'heure où les crispations sont nombreuses."
Qu'est-ce à dire ?
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Non selon le TTSO du 03/01/2023 :
]]>"NON un travailleur français ne bosse pas moins que ses voisins européens, spécifiquement Allemands, Hollandais ou "nordiques". En prenant la photo complète, c’est-à-dire en incluant les travailleurs à temps partiel, les indépendants, les jours de congés, les RTT et autres 8 mai (peu fêté en Allemagne), un actif occupé en France travaille 1 511 heures/an, à peu près comme au UK (1 537 heures), mais 5% de plus qu’au Pays-Bas et 9% de plus qu’en Allemagne (1 383 heures) ! Le problème français, c’est le taux d’emploi aux extrémités de la courbe : chez les moins de 25 ans et chez les plus de 55 ans, moins en emploi que chez nos voisins. On peut légitimement douter de l’effet de l’allongement de la durée de cotisation nécessaire sur la correction de cette faiblesse – bien avérée, elle – de l’économie française."
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En complément du cortecs, cette playlist rassemble l'intégralité des cours donnés par Richard Monvoisin en 2016-2017 à l'Université Grenoble Alpes pour appréhender la démarche scientifique et sa portée critique à partir de ses frontières : paranormal, pseudosciences, médecines dites "alternatives", pseudo-psychologies, interactions science–dogme comme dans les créationnismes ou rapport science-politique dans les idéologies.
D'utilité publique, à prendre néanmoins avec un esprit critique !
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Cette page présente une liste de ressources permettant de développer son esprit critique, sa pensée critique ou sceptique (critical or skeptical thinking chez les anglophones).
Les termes pour désigner ces activités sont multiples : zététique, à la suite d’Henri Broch, hygiène préventive du jugement comme Jean Rostand, ou autodéfense intellectuelle à l’instar de Noam Chomsky.
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Tout commence par cet article :
Dont il convient de compléter la lecture par l'écoute de ces interviews :
Voici une vidéo illustrant les conclusions du rapport "Limits to growth" (datant en 1972). Dennis Meadows y argumente sur les limites à la croissance dans un format "coup de poing". A l'époque, tous les scénarios montrent que la croissance s'arrête quelque part entre 2020 et 2060.
"Pourquoi n'éviterons-nous pas l'effondrement ? Eh bien, il y a plusieurs raisons mais l'une d'entre elles est que nous vivons quelque chose entre 60 et 70% au dessus de la biocapacité de la Terre."
Aujourd'hui, il est trop tard pour le développement durable, mais il n'est pas trop tard pour créer et structurer des petites sociétés résilientes.
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Le Taïwanais TSMC est pressé d’investir massivement aux US qui fonce à marche forcée vers son indépendance en matière de production de puces électroniques face a l’invasion à venir de Taïwan par la Chine.
À la question que l’on se pose :
"Et l'Europe dans tout cela?"
On ne peut répondre que par une autre question :
"Et l'Europe dans tout cela?".
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Le Parisien nous dit où aller vivre pour améliorer notre pouvoir d'achat : Niort, Châteauroux, Laval, Nevers et Belfort.
Nous préparons les valises ...
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Nos hésitations contradictoires et successives sur le nucléaire ont fait passer la France d’une situation où elle importait de l’électricité 30 jours/an (c’était la moyenne ces 10 dernières années) à 213 jours d’importation en 2022.
Souverainement, écologiquement et financièrement : un désastre.
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]]>Le monopole de l'Etat sur la violence n'existe plus en Russie.
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Je pose là la traduction automatiquement en français :
Déclarer que vous respectez les « règles de Crocker » signifie que d'autres personnes sont autorisées à optimiser leurs messages à des fins d'information, et non pour être gentilles avec vous.
Les règles de Crocker signifient que vous avez accepté l'entière responsabilité du fonctionnement de votre propre esprit : si vous êtes offensé, c'est de votre faute. N’importe qui est autorisé à vous traiter d’idiot et à prétendre vous rendre service. (Ce qui, en fait, serait le cas.
L'un des gros problèmes de cette culture est que tout le monde a peur de vous dire que vous avez tort, ou pense qu'il doit contourner cela.) Deux personnes utilisant les règles de Crocker devraient être capable de communiquer toutes les informations pertinentes dans un minimum de temps, sans paraphrase ni formatage social. Évidemment, ne déclarez pas que vous respectez les règles de Crocker à moins d'avoir ce genre de discipline mentale.
Notez que les règles de Crocker ne signifient pas que vous pouvez insulter les gens ; cela signifie que les autres n'ont pas à se soucier de savoir s'ils vous insultent. Les règles de Crocker sont une discipline et non un privilège. De plus, profiter des règles de Crocker n’implique pas de réciprocité. Comment est-ce possible ?
Les règles de Crocker sont quelque chose que vous faites pour vous-même, pour maximiser les informations reçues - pas quelque chose pour lequel vous serrez les dents et faites comme une faveur.
Les « règles de Crocker » portent le nom de Lee Daniel Crocker.
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Saul Alinsky est un militant américain, dans les années 1960, qui a mobilisé des ghettos, qui était déclaré "ennemi n°1" par la presse, qui voyait se liguer contre lui, sur le tarmac de l'aéroport lorsqu'il approchait d'une ville, le Ku Klux Klan et le conseil municipal. Et tout ça sans fusil. Avec au contraire, par exemple, le prout comme instrument révolutionnaire, ou encore la grève des toilettes comme menace. C'est le Sun Tzu de l'agit-prop, le Clausewitz de la guérilla sociale, le champion du " jiu-jitsu politique de masse ". Grâce à lui, parfois, David l'emportait contre Goliath. L'emporte encore. Car, en rédigeant un " manuel ", en fondant des "écoles", Saul Alinsky a fait des émules. Des tas d'activistes se sont inspirés de ses méthodes, où le rire sert souvent d'arme, où la ruse prime sur la force, d'un pragmatisme roublard.
Synthèse du livre Rules for radicals de Saul Alinsky, un manuel pour les révolutionnaires ''made in USA'' :
L’édition française de 1976 "manuel de l'animateur social" est épuisée mais disponible en .pdf.
L’ouvrage aborde un certain nombre de problématiques :
le débat entre fins et moyens
La question "la fin justifie-t-elle les moyens ?" n’a pas de sens en soi. Les populations n’ont pas toujours le choix des moyens dans une lutte. La question de la moralité des moyens peut être un prétexte à ne pas agir. Le point de repère pouvant être alors de savoir si les moyens choisis servent le plus grand nombre et non pas seulement ma personne.
Série de règles se rapportant à l’éthique de la fin et des moyens :
La formation de "l’organisateur "
Liste types de qualités pour un bon organisateur :
Curiosité : La vie pour un organisateur est la recherche d’un plan d’ensemble, la recherche de ressemblances dans les différences apparentes, de différences dans les ressemblances apparentes, la recherche d’un ordre dans le désordre, la recherche d’un sens autour de lui, la recherche d’une façon de se situer par rapport à lui même, une recherche incessante.
Irrévérence : La curiosité et l’irrévérence vont de pair. L’homme curieux en arrive vite à
demander "est-ce que tout ceci est vrai ?". Pour celui qui pose des questions rien n’est sacré. Il hait le dogme et rejette toute définition catégorique de la morale qui n’en admettrait aucune autre. Il provoque, il agite, dérange, désacralise, bouscule.
Imagination : L’imagination est inséparable de la curiosité et de l’irrévérence. Pour
l’organisateur l’imagination c’est le dynamisme qui le lance et le soutient dans toute son action. L’imagination produit l’étincelle du démarrage et entretient la force qui le pousse à organiser en vue du changement. Mais ce n’est pas seulement l’énergie qui permet à l’organisateur d’organiser, c’est aussi la base de l’efficacité dans l’action et dans la tactique. Pour évaluer et anticiper de façon réaliste les réactions probables de l’ennemi, il doit être capable de se mettre dans sa peau et d’imaginer ce qu’il ferait à sa place.
Sens de l’humour : L’organisateur qui cherche avec un esprit libre et ouvert, qui ne connaît pas la certitude, qui hait le dogme, trouve dans le rire, non seulement une façon de garder l’esprit
sain, mais également une clé qui lui permet de comprendre la vie. Pour un tacticien, l’humour est un élément essentiel de succès car les armes les plus puissantes du monde sont la satire et le ridicule. Le sens de l’humour permet de garder une juste perspective des choses et de prendre la réalité pour ce qu’elle est, une pincée de poussière qui brûle en l’espace d’une seconde.
Pressentiment d’un monde meilleur : Le travail d’un organisateur consiste essentiellement en menues tâches répétitives et ennuyeuses. Si on compare ce qu’il fait à l’ensemble de l’œuvre dans laquelle il est engagé, sa part est plutôt mince. Ce qui lui permet de continuer c’est qu’il entrevoit la grande "fresque" qu’avec d’autres il est en train de créer. Chaque morceau est essentiel.
Une personnalité organisée : L’organisateur doit être bien organisé lui-même pour se sentir à l’aise dans une situation désorganisée, et il doit être rationnel au milieu des irrationalités qui l’entourent. A de rares exceptions près, on s’appuie sur de mauvaises raisons pour faire le bien. C’est perdre son temps que d’exiger que l’on fasse le bien pour de bonnes raisons, c’est se battre
contre des moulins à vent. Il lui faut donc chercher à utiliser les mauvaises raisons qu’on a d’agir, pour parvenir au bon résultat. Il doit pouvoir se servir de ce qui est irrationnel pour tâcher d’avancer vers un monde rationnel.
Une schizophrénie politique bien intégrée : L’organisateur doit se faire schizophrène,
politiquement parlant, afin de ne pas se laisser prendre totalement au jeu. Avant de pouvoir passer à l’action, l’homme doit pouvoir se polariser sur une question. Il agira quand il sera convaincu que sa cause est à cent pour cent du côté des bons et que ses opposants sont à cent pour cent du côté des méchants. Il sait, l’organisateur, que l’on ne passera pas à l’action si les problèmes ne sont pas polarisés de cette façon. Ainsi l’organisateur doit se dédoubler. D’un côté, l’action où il s’engage prend tout son champ de vision, il a raison à cent pour cent, le reste égale zéro. Il jette toutes ses troupes dans la bataille. Mais il sait qu’au moment de négocier il lui faudra tenir compte à quatre vingt-dix pour cent du reste. Il a deux consciences en lui et elles doivent vivre en harmonie. Seule un personne organisée peut à la fois se diviser et rester unifiée.
Ego : La trame de toutes ces qualités souhaitées chez un organisateur est un ego très fort, très solide. L’ego est la certitude absolue qu’a l’organisateur de pouvoir faire ce qu’il pense devoir faire et de réussir dans la tâche qu’il a entreprise. Un organisateur doit accepter sans crainte, ni anxiété, que les chances ne soient jamais de son bord. Fort de cet ego il est un homme d’action qui agit. L’idée de se dérober ne fait jamais long feu chez lui. La vie est action.
Un esprit libre et ouvert, une relativité politique : Toutes les qualités citées auparavant
donnent une souplesse. S’étant forgé une personnalité forte, l’organisateur peut se passer de la sécurité qu’apportent les idéologies ou les solutions miracles. Il sait que la vie est une quête perpétuelle d’incertitudes et la seule certitude est que la vie est incertitude. Il faut vivre avec cela. Il sait que toutes les valeurs sont relatives, dans un monde où tout est relatif, y compris la politique. Equipé de ces qualités, il a peu de chances de tourner au cynisme ou à la désillusion, car il n’a pas d’illusion. Enfin, l’organisateur est constamment en train de créer : il crée du nouveau à partir du vieux et sait que les nouvelles idées ne peuvent naître que d’un conflit. L’œuvre de création est à ses yeux ce qui donne le sens le plus profond de la vie. Sans cesse tendu vers la nouveauté, il se sent incapable de supporter ce qui se répète, ce qui est immuable.
C’est la différence essentielle entre le chef et l’organisateur. Le chef aspire au pouvoir,
l’organisateur cherche à créer du pouvoir pour permettre aux autres de s’en servir.
Les tactiques de l’organisateur :